Vers la fin mars 2014 était signalée la réapparition du virus Ebola dans une épidémie émergente en Guinée [1] :
dès le 24/03/2014, les autorités signalaient 49 cas, parmi lesquels 29 décès. D’emblée, plusieurs éléments originaux soulevaient interrogations mais aussi inquiétudes : non seulement c’était la première fois que cette infection, habituellement observée en Afrique Centrale, apparaissait en Afrique de l’Ouest mais surtout, à côté des cas initiaux signalés dans le Sud-Est du pays (Gueckedou), d’autres cas étaient repérés très vite dans la capitale Conakry. L’atteinte d’une grande ville laissait d’emblée supposer que le phénomène infectieux, contagieux, serait beaucoup plus difficile à contrôler. Depuis, en dépit des mesures prises (peut être insuffisantes Rapamycin nmr ou mal appliquées), l’épidémie s’est étendue à une vitesse variable, s’accélérant à partir du mois de juin pour s’accroître en juillet et août, avec à nouveau une accélération en septembre [2] : au-delà de la Guinée,
le Liberia et la Sierra Léone [3] étaient concernés ; actuellement, de façon plus modérée, le Nigeria est touché à son tour ; on note aussi un cas sénégalais isolé à partir d’un malade venu de Guinée. Au 17/09/2014, 4985 cas étaient recensés, parmi lesquels Selleck GDC-0068 2461 décès, soit une mortalité de 50 %. À noter qu’un signalement en République Démocratique du Congo serait dû à un virus Ebola différent. Au total, en ce début septembre, nous en sommes à plus de 4000 cas et plus de 2000 décès. Quoiqu’il en soit, le non-contrôle de l’épidémie et le risque d’extension à travers des frontières difficiles à contrôler, et donc poreuses, inquiètent l’OMS et la communauté internationale [4]. La prise de conscience des autorités, certes accrue, ne suffit pas à maîtriser une épidémie qui mobilise aujourd’hui des organisations
humanitaires et préoccupe davantage nos politiques. Le virus Ebola est connu depuis 1976, où il fût responsable d’épidémies au Nord Zaïre et au Sud Soudan, créant la panique et de nombreux décès. Il emprunta alors son nom à une rivière zaïroise [5] and [6]. Des petits foyers épidémiques apparurent ensuite en différents pays (Zaïre, Gabon, Côte d’Ivoire, Congo…), à chaque fois en zone forestière, faisant de nombreuses Tolmetin victimes, notamment parmi les soignants. À chaque fois, la poussée s’éteignait en quelques semaines avec la mise en place de mesures d’hygiène. Le virus Ebola est un filovirus (famille des filoviridés), proche du virus Marbourg. Les filovirus sont des virus enveloppés, se présentant en long filament (d’où leur nom) et comportant un certain nombre de sous types antigéniquement différents : Ebola Zaïre, Ebola Soudan, Ebola Reston… Le responsable actuel, Ebola Guinée, appartient à un CLADE* différent mais avec de fortes identités avec les Ebola de République Démocratique du Congo et du Gabon. Le réservoir de virus, longtemps demeuré inconnu, est très vraisemblablement, une fois encore, la chauve-souris frugivore [7].